Par Eric Pedersen, Directeur des Investissements Responsables à Nordea Asset Management

Quelques mois seulement avant la mise à jour de MiFID liée à la durabilité en août 2022, les investisseurs ont été subitement et brutalement rappelés que les risques géopolitiques et de gouvernance sont réels et doivent être pris en compte. Dans le même temps, nombreuses sont les questions déjà été soulevées concernant la mise en œuvre inégale du Règlement sur la divulgation des informations financières durables (Sustainable Finance Disclosure Regulation ou SFDR) de l’UE et de la prochaine mise à jour sur la durabilité de MiFID. Comme toujours, à NAM, nous restons fidèle à notre longue histoire d’investisseur ESG et nous continuons de servir nos clients en Europe et dans le monde entier avec des solutions adaptées à leurs besoins.1

Dans le monde de l’investissement ESG, 2022 sera une année de grands changements. S’élançant sur la voie du succès et après plusieurs années de croissance explosive, l’industrie a travaillé à plein régime pour mettre en œuvre les concepts essentiels au nouveau régime de MiFID.

Dès le mois d’août, les investisseurs particuliers européens peuvent s’attendre à ce que leur conseiller financier leur pose des questions sur leurs préférences en matière de durabilité. Ces questions, selon le régulateur européen, devraient être centrées autour de trois questions : les principaux impacts négatifs (Principal Adverse Impact ou PAI) de leurs investissements sur l’environnement et la société, et la proportion des « investissements durables », et des investissements alignés sur la Taxonomie européenne, dans un produit d’investissement donné. La manière dont cela sera mis en œuvre en pratique dans chaque pays demeure peu clair, car les distributeurs déterminent encore leurs approches, et les régulateurs nationaux ajoutent dans certains cas des exigences supplémentaires à la réglementation de l’UE.

Dans le même temps, les exigences des investisseurs institutionnels concernant l’ESG continuent d’augmenter à la fois en nombre et en complexité. À court terme, cela est particulièrement d’actualité dans le domaine de la décarbonisation des portefeuilles et des engagements au net zéro, mais les questions sociales et sur la biodiversité restent des thèmes importants, qui nécessiteront une attention particulière.3

Au moment de la rédaction de cet article, l’invasion de l’Ukraine par les forces russes et les répercussions des sanctions sur les marchés de l’énergie soulèvent des questions quant à la nature des risques ESG et à la capacité des stratégies ESG à surpasser les différents scénarios du marché. A NAM, nous pensons que le moment est venu de répéter encore que les critères ESG ne sont pas en soi une garantie de rendements supérieurs – ni inférieurs – sur une période donnée. Dans les situations caractérisées par une crispation du marché des combustibles fossiles, les stratégies qui ne possèdent pas d’actifs pétroliers et gaziers seront mises au défi de suivre le rythme. Lorsque les budgets de défense se font plus élevés, les stratégies qui évitent les stocks de défense doivent trouver d’autres secteurs d’investissement. D’un autre côté, les investisseurs qui, pour des raisons liées à l’ESG, n’étaient pas exposés à la Russie ont bénéficié d’avantages financiers et moraux.

Cependant, bien que tous les risques ESG ne soient pas importants financièrement à court terme, la tendance est que les objectifs réglementaires et politiques changent remet ce consta en cause: ce n’est que récemment que l’UE a introduit un règlement sur la diligence raisonnable des chaînes d’approvisionnement, ce qui rendra l’environnement pour les entreprises qui ignorent la biodiversité et les droits de l’homme de plus en plus difficile. De même, le fait que les prix du carbone soient plus élevés et la réglementation directe des émissions se fassent plus pressante ne fait pas l’objet de débats. Enfin, la hausse des prix des combustibles fossiles elle-même, ainsi que les considérations géopolitiques sous-jacentes, appuieront les décisions prises aujourd’hui par les gouvernements nationaux pour augmenter considérablement le rythme de croissance des énergies renouvelables.

Dans l’ensemble, nous restons convaincus que la gestion prudente des risques durabilité ayant une matérialité financière améliore la relation risque/retour sur investissement à long terme – et nous savons par expérience que notre analyse disciplinée et notre sélection de titres ont la capacité d’offrir des performances élevées, même en période difficile. Nous savons également que dans certains cas, même des choses sur lesquelles on ne peut pas fixer de prix sont importantes – et que c’est exactement ce que le concept de « double matérialité » de la SFDR nous demande de traiter.

C’est sur cette base que nous continuerons à offrir à nos investisseurs et distributeurs une gamme complète de choix en matière d’investissement ESG, en fournissant les données et la divulgation nécessaires pour répondre aux exigences des SFDR et MiFID, et répondre à la nécessité de décarboniser les portefeuilles d’investissement d’une manière qui crée un impact réel – tout en s’efforçant d’offrir des performances d’investissement supérieures. C’est ce que signifie pour nous, au NAM, être un leader ESG.